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martes, 29 de junio de 2010

Cuento

Para soñar no hay que tener sueño

Il rêvait d'une vie meilleure, d’être plus athlétique, de manger plus sainement, d’être le meilleur de sa profession, de passer plus temps avec sa femme, d’être un père exemplaire, de progresser. Mais il avait un rêve encore plus urgent et important lequel, en se réalisant, permettrait les autres de se réaliser aussi : il rêvait d’une langue parfaite. Celui n’était peut-être pas le rêve parfait, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’en rêver. Il était très simple : avec une langue unique et parfaite, il pourrait non seulement épargner tous les problèmes de sa profession et de sa vie (ceux-là étant la source de ceux-ci), mais aussi éviter d’exercer son métier.

En effet, il était un traducteur frustré et, comme tel, sa frustration était intraduisible. Cependant, on pourrait l’ébaucher en quelques mots. Premièrement, il était fréquemment ignoré, dédaigné et méprisé, comme si le chinois, l’anglais ou l’espagnol devinssent français comme par enchantement. En deuxième lieu, les différences parmi les langues parfois étaient telles que quelques phrases, quelques jeux de mots et quelques nuances, de même que sa frustration, devenaient intraduisibles.

Il était complètement absorbé par ces réflexions quand sa femme (pour couronner le tout il devait travailler à la maison, ce qu’il détestait) l’interrompit:

-Ca va ?

-Oui, ça marche, qu’est-ce qu’il y a ?

-Rien, mais tu avais l’air très préoccupé, tu pensais à quoi ?

-À rien d’important. Je me disais tout simplement que ce serait beaucoup plus facile de rêver d’autres rêves.

-Tu as eu un cauchemar hier soir ?

-Presque, répondit-il car expliquer son rêve aurait été très compliqué. Parfois il rêvait seulement d’être compris, ce qui était très difficile, qu’on parle la même langue ou pas.

Mais les jours s’écoulaient et lui, il avait tellement de travail qu’il avait oublié tous ses problèmes qu’il avait avant traduits en rêves. Quant on est fatigué, lassé et épuisé, autrement dit, quand on a sommeil face à la vie, c’est très difficile de rêver.

Pourtant, tous ses anciens rêves se sont réveillés un soir quand il était en train de traduire de l’espagnol au français une histoire pour enfants qui semblait raconter sa propre vie, mais avec des personnages fantastiques. En effet, celle-ci rassemblait tellement à son état d’âme qu’il avait la légère sensation d’être en train de traduire son propre portrait. La morale de cette histoire était la suivante : « Para soñar no hay que tener sueño ».

-Pour rêver il ne faut pas avoir sommeil. Zut ! On a perdu le jeu de mots !, s’exclama-t-il comme un médecin d’urgences qui avait tragiquement perdu un patient. Et pourtant, se dit-il, il est sage de la part du français de différencier « rêve » et « sommeil » ce que l’espagnol ne fait pas. En effet, il ne faut pas confondre ces deux idées parfois opposées, car souvent les rêves au sens littéraire empêchent l’épanouissement des rêves au sens figuré. Ceux-ci sont le moteur de nos vies et il ne faut pas les laisser s’endormir.

Cependant, il a oublié son rêve de la langue parfaite en s’apercevant que les différences parmi les langues imparfaites nous disent beaucoup de choses qu’il faut parfaitement comprendre. Bien sûr, il n’a pas oublié tous ses autres rêves que, petit à petit, il a réalisés.

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